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DE QUELLE FAÇON DIEU NOUS PARLE ET COMMENT NOUS DEVONS L’ÉCOUTER ?

Dieu parle encore aujourd’hui comme il parlait autrefois à nos pères, lorsqu’il n’y avait ni directeur ni méthode. Le moment de l’ordre de Dieu faisait toute la spiritualité elle n’était pas réduite en art qui l’expliquât d’une manière si sublime et si détaillée et qui en renfermât tant de préceptes, d’instructions et de maximes : nos besoins présents l’exigent sans doute ; il n’en était pas ainsi des premiers âges où l’on avait plus de droiture et de simplicité. On y savait seulement que chaque moment amène un devoir qu’il faut remplir avec fidélité ; c’en était assez pour les spirituels d’alors : toute leur attention s’y concentrait successivement ; semblable à l’aiguille qui marque les heures et qui répond à chaque minute à l’espace qu’elle doit parcourir, leur esprit, mû sans cesse par l’impulsion divine, se trouvait insensiblement tourné vers le nouvel objet qui s’offrait à eux, selon Dieu, à chaque heure du jour. Tels étaient les ressorts cachés de toute la conduite de Marie, la plus simple et la plus abandonnée des créatures. La réponse qu’elle fit à l’ange, quand elle se contenta de lui dire : « Qu’il me soit fait selon ta parole» (Lc I, 38), rendait toute la théologie mystique de ses ancêtres. Tout s’y réduisait comme à présent au plus pur et au plus simple abandon de l’âme à la volonté de Dieu sous quelque forme qu’elle se présentât. Cette haute et belle disposition qui faisait tout le fond de l’âme de Marie éclate admirablement dans cette parole toute simple : qu’il me soit fait. Remarquez qu’elle s’accorde parfaitement avec celle que notre Seigneur veut que nous ayons sans cesse à la bouche et au cœur : Fiat voluntas tua (Mt 6,10). Il est vrai que ce qu’on exigeait de Marie dans ce moment célèbre était bien glorieux pour elle ; mais tout l’état de cette gloire n’eût point fait d’impression sur elle si la volonté de Dieu, seule capable de la toucher, n’y eût arrêté ses regards. C’était cette divine volonté qui la réglait en tout : que ses occupations fussent communes ou relevées, ce n’était à ses yeux que des ombres plus ou moins brillantes dans lesquelles elle trouvait également de quoi et glorifier Dieu et reconnaître les opérations du Tout-Puissant. Son esprit ravi de joie regardait tout ce qu’elle avait à faire ou à souffrir à chaque moment comme un don de la main de celui qui remplit de biens un cœur qui ne se nourrit que de lui, et non de l’espèce ni de l’apparence créée.


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