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Vendredi Saint

Quelques morceaux choisis de la Passion de Notre Seigneur, à travers le regard de la mystique Anne-Catherine Emmerick


Force est de constater, une fois encore, que ce sont les péchés des hommes qui sont la cause de l'Agonie de Jésus, tout comme ce sont les âmes qui se perdent définitivement qui sont la vraie soif de Jésus mourant sur la Croix.


Le combat fut si terrible que la sueur de sang coulait de son corps jusqu'à terre. "Les images hideuses de l'ingratitude des hommes futurs roulaient vers Lui toujours plus terribles et plus impétueuses. Au milieu de toutes ces apparitions je voyais Satan se mouvoir sous diverses formes hideuses qui se rapportaient aux diverses espèces de péchés... Il me fut dit que ces troupes innombrables d'ennemis du Sauveur étaient ceux qui maltraitaient de différentes manières Jésus-christ réellement présent dans le Saint-Sacrement... Je reconnus toutes les espèces de profanateurs de la divine Eucharistie et tous les outrages qu'elle subit: négligence, irrévérence, omission, mépris, abus et sacrilèges. Parmi ces ennemis du Sauveur, je vis des aveugles qui ne voulaient pas voir la vérité, des sourds qui refusaient d'écouter ses avertissements... des enfants égarés à la suite de parents et de maîtres mondains et oublieux de Dieu... Parmi ces enfants je vis beaucoup d'enfants de choeur mal élevés et irrévérencieux... Je vis avec épouvante que beaucoup de prêtres maltraitaient aussi Jésus dans le très Saint-Sacrement...



Tout était abandonné dans la maison du Seigneur, tout dépérissait dans la poussière et la saleté... Je vis que souvent les plus pauvres étaient mieux entourés dans leurs cabanes que le Maître du Ciel et de la terre. Par suite de semblables négligences, je vis les faibles scandalisés, le Sacrement profané, l'Église abandonnée, les prêtres méprisés... Je vis des prêtres légers, ou sacrilèges dans la célébration du Saint Sacrifice et la distribution de la Sainte Eucharistie, des troupes de communiants tièdes et indignes, des serviteurs du démon employant la Sainte Eucharistie aux mystères d'un effroyable culte infernal. Je vis des personnes... perdre la foi dans la présence réelle... Je vis une troupe nombreuse d'apostats, chefs de sectes ...arracher du Coeur de Jésus une multitude d'hommes pour lesquels Il a répandu son sang... Je vis des peuples entiers arrachés de son sein et privés de la participation au trésor des grâces laissées à l'Église. Je vis tous ceux qui s'étaient séparés de l'Église plongés dans l'incrédulité, la superstition, l'hérésie, la fausse philosophie mondaine."



La flagellation commença: elle dura près de trois-quarts d'heure. Jésus se tordait de douleur "comme un ver sous les coups de ces misérables." De temps en temps on entendait les cris du peuple et des pharisiens: "Faites-Le mourir! Crucifiez-Le!"



"Il avait fait froid cette nuit; depuis le matin le ciel était resté couvert. Par intervalles, il tombait un peu de grêle au grand étonnement du peuple. Puis le ciel s'éclaircit et le soleil brilla."



"Les coups déchirèrent tout le corps de Jésus; son sang jaillit à quelque distance... Jésus gémissait, priait et tremblait. Enfin, de nouveaux bourreaux frappèrent avec des lanières au bout desquelles étaient des crochets qui enlevaient des morceaux de chair à chaque coup... Puis Jésus fut délié et attaché de nouveau, le dos tourné à la colonne." Et l'on recommença.



Les trois branches d'épines, artistement entrelacées, appartenaient à trois arbustes différents. La couronne fut placée sur la tête de Jésus comme un bandeau et fortement liée par derrière. Les bourreaux mirent ensuite un épais roseau dans la main de Jésus, puis Lui prirent ce roseau des mains et avec, frappèrent sur la couronne d'épines si violemment que les yeux de Jésus furent inondés de sang. Puis ce furent des grimaces, des crachats, des insultes, des soufflets et des cris: "Salut! Rois des Juifs!"



Jésus souffrait horriblement de la soif, de la fièvre et de ses blessures. Il frissonnait. "Sa chair était déchirée jusqu'aux os et le sang qui coulait de sa tête rafraîchissait seul sa bouche brûlante. Jésus fut ainsi maltraité pendant environ une demi-heure, aux rires et aux cris de joie de la cohorte."


Près du Calvaire, pendant que les bourreaux préparaient tout ce qui était nécessaire à la crucifixion, "Jésus priait. Il s'était de nouveau offert en sacrifice pour les péchés de ses ennemis."



Quand tout fut prêt, on releva Jésus sans ménagement et toujours sous les insultes. Pour la voyante, tout ce qui se passait était d'autant plus effrayant qu'elle voyait, sous diverses formes, les puissances du mal agir à travers les hommes dont ils prenaient possession des coeurs. Jésus fut de nouveau dépouillé de tous ses vêtements, et la couronne d'épines Lui fut de nouveau violemment arrachée.



Toutes ses plaies se rouvrirent. "Son corps mis à nu était horriblement enflé et sillonné de blessures; ses épaules et son dos étaient déchirés jusqu'aux os... Au moment où les archers Lui saisirent les bras dont Il se servait pour couvrir sa nudité... un homme... arriva, tout hors d'haleine, se jeta au milieu des archers, et présenta un linge à Jésus qui le prit en remerciant et l'attacha autour de ses reins. L'homme montra le poing aux archers en leur disant: "Gardez-vous d'empêcher ce pauvre homme de se couvrir", puis il se retira aussi vite qu'il était venu."




Le crucifiement



"Jésus, image de la douleur fut étendu sur la croix, et renversé sur le dos. Les archers tirèrent son bras droit sur le bras de la croix et le lièrent fortement. Puis l'un d'eux mit le genou sur sa poitrine... un autre tint ouverte la main qui se contractait, un troisième appuya dessus un gros clou et frappa à coups redoublés. Un gémissement sortit de la bouche du Sauveur et son sang jaillit sur les bras des archers."



Quand les archers eurent cloué la main droite, ils s'aperçurent que la main gauche n'arrivait pas jusqu'au trou destiné à recevoir le clou. Alors ils attachèrent une corde au bras gauche et la tirèrent de toutes leurs forces jusqu'à ce que la main atteignît la place du clou.



La description qui suit et qui rappelle celle de Marie d'Agreda, montre comment, à ce moment Jésus fut véritablement écartelé.



"Tout le corps du Sauveur avait été attiré vers le haut de la croix par la violente tension de ses bras et ses genoux s'étaient redressés. Les bourreaux les étendirent et les attachèrent en les tirant avec des cordes: mais il se trouva que les pieds n'atteignaient pas le morceau de bois placé pour les soutenir. Alors les archers se mirent en fureur... Alors ils attachèrent les cordes à sa jambe droite et la tendirent violemment jusqu'à ce que le pied atteignît le morceau de bois; Il y eut une dislocation si horrible qu'on entendit craquer la poitrine de Jésus, et Il s'écria à haute voix: "Ô mon Dieu! ô mon Dieu!" Ce fut une souffrance épouvantable... Ils attachèrent ensuite le pied gauche sur le pied droit et le percèrent d'abord au coup-de-pied avec une espèce de pointe à tête plate, parce qu'il n'était pas assez solidement posé sur l'arbre pour qu'on pût les clouer ensemble. Cela fait, ils prirent un clou beaucoup plus long que ceux des mains... l'enfoncèrent à travers la blessure faite au pied gauche, puis à travers le pied droit jusque dans le morceau de bois et jusque dans l'arbre de la croix."



"Les gémissements que la douleur arrachait à Jésus se mêlaient à une prière continuelle remplie de passages des psaumes et des prophètes."



Jésus pria ainsi jusqu'à sa mort. Il était environ midi un quart quand Jésus fut crucifié: à ce moment le temple retentissait du bruit des trompettes saluant l'immolation de l'agneau pascal.



Quand la croix, après avoir été soulevée et placée au-dessus du trou qui avait été creusé pour elle, s'enfonça de tout son poids avec une terrible secousse, Jésus poussa un cri de douleur: "Ses blessures s'élargirent, son sang coula abondamment et ses os disloqués s'entre-choquèrent... Quand la croix s'enfonça avec bruit dans le creux du rocher, il y eut un moment de silence solennel... Même les cris et les injures furent interrompus quelques moments par le silence et la stupeur. C'est alors qu'on entendit du côté du temple le bruit des trompettes qui annonçaient l'immolation de l'agneau pascal prophétique..."



"Le choc terrible de la croix qui s'enfonçait en terre ébranla violemment la tête couronnée d'épines de Jésus (car on n'avait pas oublié de la Lui remettre), et en fit jaillir une grande abondance de sang."


"Après midi il vint un épais brouillard rougeâtre devant le soleil. Vers la sixième heure (midi et demi) il y eut une éclipse miraculeuse de soleil... La lune... vint de l'Orient à grande vitesse se placer devant le soleil voilé par la brume... Du côté occidental du soleil, un corps obscur qui faisait l'effet d'une montagne, le couvrit tout entier...



Une terreur générale s'empara des hommes et des animaux... Ceux qui injuriaient Jésus baissèrent le ton... Les pharisiens essayaient encore de tout expliquer par des causes naturelles, mais... ils étaient, eux aussi, intérieurement saisis de terreur... Beaucoup de gens se jetèrent à genoux implorant leur pardon... et Jésus tourna les yeux vers eux..."



C'est alors qu'eut lieu le dialogue bien connu entre Jésus et le bon larron. (Deuxième parole de Jésus).



La mère de Jésus, priait intérieurement pour que Jésus la laissât mourir avec Lui. Mais "le Sauveur la regarda avec une ineffable tendresse, puis tourna les yeux vers Jean et dit à Marie: "Femme, voilà votre fils. Il sera votre fils plus que si vous l'aviez enfanté"... Puis il dit à Jean: "Voilà ta mère."



Jésus s'adressant à Marie lui dit: "Femme" et non pas: "Ma mère", parce qu'elle "apparaît comme la Femme par excellence, qui doit écraser la tête du serpent."


"Lorsque la clarté revint, on vit le corps du Sauveur livide... à cause du sang qu'Il avait perdu. Il dit encore: "Je suis comme le raisin qui a été pressé ici pour la première fois: Je dois rendre tout mon sang jusqu'à ce que l'eau vienne et que l'enveloppe devienne blanche; mais on ne fera plus de vin en ce lieu." Jésus dit: "J'ai soif." Comme ses amis Le regardaient tristement, Il dit: "Ne pouviez-vous Me donner une goutte d'eau?" faisant entendre que pendant les ténèbres on ne les en aurait pas empêché. Jean, tout troublé, Lui répondit: "Ô Seigneur, nous l'avons oublié." Et Jésus dit encore quelques paroles dont le sens était: "Mes proches aussi devaient M'oublier et ne pas Me donner à boire, afin que tout fût accompli."



Les soldats Lui firent boire du vinaigre...



Jésus dit enfin: "Tout est consommé!" et cria à haute voix: "Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains." ... La terre trembla "et le rocher se fendit, laissant une large ouverture entre la croix de Jésus et celle du mauvais larron.... Le coeur de ceux qui aimaient le Seigneur fut traversé par la douleur, comme par une épée..." Les soldats au pied de la Croix se convertirent.



Une grande épouvante s'empara de tous les assistants lorsque la terre trembla. Ce fut une terreur qui se fit sentir dans toute la nature, car c'est alors que le voile du Temple se déchira et que des morts sortirent de leurs tombeaux. Il était un peu plus de trois heures.




Tremblement de terre. Apparition des morts à Jérusalem



"On avait à peine repris courage au retour de la lumière dans la ville et dans le temple, que les secousses qui agitaient le sol et le fracas des édifices qui s'écroulaient répandirent une terreur plus grande encore. Cette terreur fut portée au plus haut degré quand des gens qui fuyaient en pleurant rencontrèrent sur leur chemin des morts ressuscités qui les avertissaient et les menaçaient..." Il y eut bien une centaine de morts qui se manifestèrent. Ils rentrèrent ensuite dans leurs tombeaux vers quatre heures.



En ce qui concerne le voile du temple voici ce que raconte Anne-Catherine: "Les deux grandes colonnes situées à l'entrée du sanctuaire, et entre lesquelles était suspendu le magnifique rideau, s'écartèrent l'une de l'autre; le linteau qu'elles supportaient s'affaissa, le rideau se déchira avec bruit, dans toute sa longueur, et le sanctuaire fut ouvert à tous les regards. Ce rideau était rouge, bleu, blanc et jaune."



A la même heure, dans d'autres parties de la Terre Sainte et dans des pays éloignés, il y eut des signes et des bouleversements de toutes sortes.





Méditations sur la mort de Jésus



Pourquoi m'as-tu abandonné?...



Nous venons vers Toi, Jésus, avec tous nos amis, avec leur famille, leurs joies, mais aussi leurs soucis et leurs peines. Et leurs épreuves, parfois si douloureuses quand il s'agit de l'avenir des enfants, avenir terrestre mais surtout spirituel. Nous pensons à tous ceux qui ont été chrétiennement. Pourquoi sont-ils si nombreux aujourd'hui à avoir tout abandonné? Beaucoup de réussites humaines certes, mais l'état spirituel de ceux qui nous entourent est parfois tellement délabré... Ô Seigneur! Pourquoi Vous ont-ils abandonné? Pourquoi?...



Une autre phrase revient à notre mémoire, votre voix, Jésus, sur la Croix: "Père, pourquoi m'as-Tu abandonné?" Pourquoi Jésus, le Rédempteur du monde, est-il condamné à être abandonné de tous? Du Père Céleste et des hommes? Votre Agonie Jésus, continue donc encore? Jusqu'à la fin du monde? C'est étrange comme des choses que l'on connaît bien pourtant, que l'on a souvent méditées, prennent parfois une acuité nouvelle, un réalisme douloureux et stressant! Un réalisme qui dérange.



Jésus, pourquoi faut-il que tous Vous abandonnent? Pourquoi faut-il que même le Père, en cet instant dramatique de votre mort sur la Croix, cet instant suprême de la Rédemption, cet instant de l'éternel présent de Dieu, pourquoi faut-il que le Père semble Vous abandonner, Vous, son Fils Bien-Aimé, son unique? Vous la deuxième Personne de la Trinité Sainte? Vous, chargé des péchés du monde que Vous êtes venu sauver? Vous qui Vous êtes fait péché pour nous délivrer de nos péchés?



Jésus, votre Croix construit votre Église, votre Corps mystique. La construction est loin d'être achevée. Chaque jour apporte de nouvelles âmes qui viennent prendre leur place et accomplir leur vocation, celle que Vous avez prévue pour elles de toute éternité. Chaque jour votre grande Croix grandit, se construit un peu plus, et éclaire le monde. Mais chaque jour aussi tant d'âmes continuent à se perdre. Alors il faut que la Rédemption se poursuive, il faut que votre Agonie continue, jusqu'à la fin du monde. Il faut que les hommes continuent à Vous abandonner, à Vous trahir, à Vous renier; il faut que le Père aussi se cache pour Vous, Vous faisant endurer un abandon mortel, l'abandon total causé par la haine alors que votre Coeur n'est qu'Amour.



Et Vous continuez à nous dire, Jésus: "Pourquoi m'avez-Vous abandonné, pourquoi m'abandonnez-Vous alors que Je ne veux que votre salut, que votre bonheur?"



Et Vous continuez, Jésus, à dire à chacun de nous: "Reste avec Moi, console-Moi, sois près de Moi et partage ma peine, partage ma douleur." Et chacun de nous peut répondre, ne se sentant pas très bien, car nous sommes si petits, si faibles, si misérables. Et si pécheurs... Certes, Vous êtes venu pour les pécheurs, pour les malades du coeur, pour les déshérités de l'amour. Vous êtes venu pour les pécheurs que nous sommes tous. Et chaque pécheur qui se sauve est votre consolation. Et chaque pécheur converti peut être débordant d'amour pour Vous et Vous apporter l'amitié et l'amour que Vous attendez. Comme Marie-Madeleine...



Et chacun de nous, Jésus, peut prier avec Vous, et Vous dire; "Je suis comme ces pécheurs qui reviennent à Vous, le coeur brisé mais plein d'amour. Je veux répondre à votre plainte et rester près de Vous, tout près de Vous, dans votre Coeur et partager votre abandon. Ainsi Vous ne serez plus seul, vous ne serez plus abandonné. Et le Père, votre Père qui Vous aime, votre Père qui est aussi le nôtre, le Père nous étreindra de son Amour, et il n'y aura plus d'abandon.



Jésus, je reste près de Vous, étonné et ravi... Je reste près de Vous malgré toute ma misère. Je reste près de Vous, pas très fier, confus d'être l'objet de tant d'amour et de sollicitude. Je me sens démuni, incapable de Vous dire quoi que ce soit sinon que je Vous aime. Je Vous regarde Jésus, plein de confusion. Je Vous regarde Jésus et je reste avec Vous, simplement. Je Vous regarde Jésus, dans votre abandon, je Vous regarde et je reste là, à Vous contempler.



Je reste là, Jésus, car votre Amour a inondé mon coeur. Je reste là, Jésus, parce que je Vous aime. Je reste là parce que je Vous aime, parce que Vous êtes "Toi", parce que je suis moi. Parce que Tu es Toi, Ô Jésus, Toi l'Amour. Parce que je voudrais Te chanter, Te bénir, Te louer et Te glorifier. Parce que je T'aime et que Tu es mon Dieu.



Je T'aime, oui Jésus!



Je T'aime car Tu es Fils du Père, et donc mon Père aussi. Je T'aime parce que Tu es Amour. Ô Amour du Père et du Fils, Amour et Esprit Créateur, Esprit d'Amour qui soude la Trinité, Esprit de mon Dieu, Esprit de Jésus abandonné du Père. Jésus abandonné du Père mais pourtant toujours Un avec Lui dans l'éternelle étreinte de l'infini Amour...



Je T'aime, ô Jésus, abandonné du Père pendant ta Passion et ta longue Agonie, abandonné mais pourtant Un avec Lui, et toujours le Bien-Aimé... Moi je suis avec Toi, près de Toi, ô Jésus notre Sauveur.



Je T'aime, mon Sauveur. Je T'aime de l'Amour que Tu as mis en moi, que Tu mets en chacun de nous. Je T'aime, émerveillé de Toi, émerveillé de ton Amour, émerveillé et ébloui de Dieu. Je T'aime, ô Toi, ma vérité, ma vie, mon chemin et ma sécurité.



Je T'aime, Toi Merveilleux Amour. Je T'aime parce que Tu m'aimes, parce que Tu veux me faire partager ton bonheur, ton bonheur infini, ton bonheur éternel. Je T'aime, je ne sais pas pourquoi, parce que c'est ainsi, parce que Tu l'as voulu. Je ne suis rien sans Toi. Je n'existe que par Toi. Je ne vis que pour Toi qui as rempli mon coeur. Si je vis, c'est pour Toi... Si j'aime, c'est pour Toi... Si je chante, c'est encore pour Toi. Si je souffre, c'est toujours pour Toi. Car l'Amour est douleur, Tu le sais mieux que nous.



L'amour est douleur, l'Amour porte la Croix, l'Amour pleure de n'être pas aimé. Ton Amour, ô mon Dieu est un Amour de joie souvent baigné de larmes. Ton Amour, ô Jésus, est bonheur et douleur. Il est paix dans les peines et les bourrasques. Il est joie et tristesse. Il est calme dans les tempêtes. Mon coeur saigne, ô Seigneur, dans l'Amour de ton Coeur car Tu n'es pas aimé. Car Tu es incompris des hommes trop pécheurs, des hommes désespérés qui ont perdu l'espoir, qui ne peuvent plus accepter ton espérance, l'espérance que Tu apportes quand ton cri de détresse traverse les siècles et les mondes: "Père! pourquoi m'as-Tu abandonné?..."



Je T'aime, Jésus, mon Sauveur et ma joie. Je T'aime, Jésus, je ne sais pas pourquoi. Parce que Tu es l'Amour et parce que Tu m'aimes. Tu m'aimes, Tu m'as toujours aimé, de toute éternité. Et je T'aime ô Jésus, Toi qui m'as délivré du péché, de l'Enfer. Je T'aime, ô Jésus, car Tu es tout pour moi, car Tu es tout pour nous...


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